PINGRET Édouard Henri Théophile
Portrait présumé d’Athanase Peltier devant le fort de Ham
PINGRET Édouard Henri Théophile
(Saint-Quentin, 1785 – Paris, 1869)
Portrait présumé d’Athanase Peltier devant le fort de Ham
Huile sur toile
Signée et datée en bas à gauche
40,5 x 33 cm
1835
Né à Saint-Quentin, dans l’Aisne, le 30 décembre 1785, Edouard Pingret passe sa jeunesse à Paris où son père, Antoine-Adrien Pingret, menuisier, s’était établi après avoir été élu à la convention.
Remarquant les capacités de son fils, Antoine-Adrien Pingret l’aurait fait entrer dès l’âge de quatorze ans dans l’atelier du peintre Jacques-Louis David. Edouard Pingret fait ensuite un voyage en Italie du Nord et à Rome où il suit une formation à l’Academia San-Luca et fréquente les artistes français pensionnaires de la Villa Médicis. De retour d’Italie, il entre comme assistant dans l’atelier de Jean-Baptiste Regnault à Paris, puis de 1822 à 1829, il est mentionné comme professeur de dessin à l’École Royale de Dessin de Saint-Quentin, sa ville natale. Présent au Salon de Paris à partir de 1810, il se fait rapidement connaitre comme peintre de portraits, scènes d’histoire et de genre. Il fut d’ailleurs récompensé par la médaille d’or en 1831 et par la Légion d’Honneur dans la foulée. Lorsqu’en 1833, Louis-Philippe décide de transformer le château de Versailles en musée de l’Histoire de France, fort de ses relations amicales avec le Prince de Joinville et le Duc d’Aumale, deux des fils du roi, Pingret obtint commande de quatorze tableaux sur des sujets historiques et destinés à figurer dans les salles rénovées. Pingret est alors un peintre à la mode, célèbre. Il présente ses tableaux dans les divers Salons annuels jusqu’en 1844. Les recueils de lithographies permettent de diffuser largement ses œuvres. Il est de bon ton de se rendre à son atelier, les commandes – notamment de portraits, affluent. « L’atelier de M. Pingret est un des plus élégant de Paris ; c’est un des plus amusants et des mieux ordonnés. C’est un vrai salon d’artiste. Les meubles Boulle, les chaises sculptées, les bahuts merveilleux, les buffets, les coffres de bois tordus en spirales ou en figures, les glaces de Venise aux cadres étrangement contournés, les curiosités exotiques le parent, mais ne l’encombrent pas. Ce n’est pas un désordre, c’est un art. » Visites aux ateliers de Paris : M. Pingret et Villain par Alfred de Martonne in La Renaissance : chronique des Beaux-Arts, de la littérature et revue archéologique de la Belgique. Bruxelles, 1846-1847, p. 165-167. Mais l’année 1848 marque une rupture : avec la révolution et la fuite de Louis-Philippe et son entourage en Angleterre, Pingret perd ses relations dans les milieux du pouvoir. Les commandes de tableaux se raréfient et ses revenus s’effondrent. En 1850, depuis l’Angleterre où il est en exil, le Prince de Joinville lui demande d’aller au Mexique pour tenter de sauver les actions qu’il possède dans la Compagnie de Transport Maritime Américaine dont il est actionnaire majoritaire sous un nom d’emprunt. Pingret accepte. Laissant son épouse Victoire Brouet à Paris, il fait ses bagages en emportant de nombreux tableaux dans l’idée de se faire là-bas une nouvelle clientèle et relancer ses affaires. Arrivé au Mexique, il retrouve un certain nombre de connaissances qui l’introduisent auprès des grands propriétaires terriens et des riches commerçants. Grâce à cette nouvelle clientèle, il peut redémarrer une carrière de peintre de portraits. À la suite de la guerre civile déclenchée en 1853, Pingret profite d’un convoi de rapatriement pour regagner la France en 1855. Édouard Pingret décède le 3 juillet 1869 à Paris.
Musées : Paris (Mus. de l’Armée), Londres (Wellcom Collection), Versailles, Nice…
Jean Charles Athanase Peltier naquit à Ham le 22 février 1785. Aux côtés de Michael Faraday, Joseph Fourier ou encore James Thomson (le père de William Thomson, Lord Kelvin), pour n’en citer que quelques-uns, Athanase Peltier se place parmi les nombreux exemples de scientifiques du XIXe siècle qui, partis de rien à leur naissance ont, par leur travail acharné, laissé leur nom à la postérité. Il découvrit en 1834 l’effet calorifique du courant électrique passant à travers la jonction de deux métaux différents, effet qui porte son nom désormais. Athanase Peltier décède à Paris le 27 octobre 1845.