DUBUISSON Alexandre
Le dernier relais: route de Lyon à Grenoble
DUBUISSON Alexandre
(Lyon, 1805 – Versailles, 1870)
Le dernier relais: route de Lyon à Grenoble
Huile sur toile
Signée et datée 1859 à gauche vers le milieu
65 x 94 cm
Exposition: Salon de Paris de 1859, sous le numéro 943 et Salon de Lyon de 1860, sous le numéro 254
Avec ce lumineux tableau au coloris brillant et à l’atmosphère animée, nous assistons aux derniers moments d’une organisation qui existait en France depuis la fin du Moyen-Age. Sous le second Empire, les relais de poste sont effectivement de plus en plus concurrencés par le chemin de fer; leur fréquentation est en forte baisse, au point qu’ils seront définitivement et officiellement fermés en 1873.
La biographie d’Alexandre Dubuisson est lacunaire, ce qui est étonnant pour cet artiste de l’école lyonnaise, relativement important et qui exposa très régulièrement au Salon de Paris de 1835 à 1869, et à celui de Lyon de 1833 à 1864. Nous savons qu’il intégra l’école des Beaux-Arts en 1827 avec pour maître le portraitiste et peintre d’histoire Louis Hersent. Malgré ce maître, il réalise dès ses premières expositions des tableaux de paysage de plus en plus souvent agrémentés d’animaux.
Il peint des passages de gué, scènes de moisson, de foires, des maquignons, des écuries, des relais de poste ou des haltes de cavaliers militaires… une diversité de thèmes que reprendra par exemple Veyrassat quelques années plus tard.
Il obtient son plus grand succès en 1844 avec un monumental et puissant Equipage de chevaux de remonte sur le Rhône, acquis par le musée de Lyon, et qui reçoit l’éloge de la critique parisienne et lyonnaise, ainsi qu’une médaille de 3ème classe.
Au Salon de 1857, un Attelage de boeufs dans l’Isère est acquis par l’état pour le musée d’Autun.
Ses derniers tableaux animaliers ont pour cadre la Normandie ou les environs de Versailles, où il termine sa vie.
Notre tableau est un excellent exemple de sa peinture réaliste et très vivante, au dessin franc, dans laquelle il sait avec talent jouer de la lumière et des ombres.
A gauche la malle-poste ou la diligence arrive à toute allure, le cocher donnant les derniers coups de fouet à son attelage de chevaux avant le relais. Le maître de poste, vraisemblablement un agriculteur ou un maquignon, a déjà préparé les montures et aide son postillon à les retenir et calmer leur impétuosité. Les chevaux, vigoureux et à la robe brillante, ont l’oeil vif et piaffent d’impatience. Il faut ici noter qu’à l’époque la réalité était différente, avec des chevaux postiers qui étaient loin d’avoir cette belle apparence de chevaux de concours. Il s’agit probablement de percherons, comme le précise le titre de l’oeuvre lors de son exposition au Salon de Lyon: Le dernier relais, chevaux percherons: route de Lyon à Grenoble.
Le relais de poste pourrait être celui de Voreppe.
Lyon rendra hommage à Dubuisson en 1904 avec une grande exposition rétrospective, mais c’est le musée de Grenoble (il habitait tout près à Pont-de-Claix) qui conserve le plus grand nombre de ses tableaux.