DE WINNE Lievin
Portrait de jeune homme
DE WINNE Lievin
(Gand, 1821 – Bruxelles, 1880)
Portrait de jeune homme
Huile sur toile
Signée en bas à droite
66 x 55 cm
Lievin De Winne naquit le 24 janvier 1821 à Gand. Alors âgé de 14 ans, il perd son père. Il est alors recueilli par Félix de Vigne (1806-1861), peintre et élève de l’académie des Beaux-Arts de Gand, où il ne tarde pas à entrer à son tour sous l’enseignement de son second maitre et directeur des lieux : Hendrik Van der Haert (1790-1846).
De 1850 à 1854, il travailla à Paris grâce à l’octroi d’une bourse par le gouvernement belge. Partageant son atelier avec son ami Jules Breton (1827-1906) à partir de 1852, ce dernier l’incita à travailler l’art du portrait. Il commença en 1853 à envoyer ses premiers tableaux au Salon de Paris. Il peignait alors de grandes compositions bibliques, qui ne rencontrèrent guère le succès mais également quelques portraits qui eux surent retenir l’intérêt de la critique. De retour à Gand en 1855, il partit alors visiter les principaux musées de Hollande et étudia en particulier Hals et Rembrandt pour se perfectionner. Sa persévérance fut couronnée de succès et de commandes. Ainsi De Winne devint rapidement le portraitiste officiel de la cour de Belgique et Léopold 1er fit personnellement appel à ses services ainsi que tous les grands du royaume.
La critique belge sut reconnaitre son grand talent dans sa discipline, à l’exemple de Gustave Vanzype (1869-1955) qui dit de son art : « De Winne fut certainement un artiste sincère. Fut-il un portraitiste fidèle ? Il fut mieux. Il a fixé pour nous, non pas seulement les traits d’un certain nombre de personnages, mais l’atmosphère morale d’une époque, telle qu’il l’éprouvait. C’est cette évocation-là qui fait son œuvre passionnante. »
Paul de Vigne (1843-1901) exécuta le buste de celui que Camille Lemonnier (1844-1913) appelle : « Le maitre des portraitistes de son temps ». Le même critique ajoute : « On reconnaissait en lui le sang de la lignée des vieux maitres de Flandres : il avait gardé fidèlement la belle coulée et l’exécution grasse. Van Dyck se retrouve dans les tons argentins de sa dernière manière ; à son exemple, il prenait un soin extrême des mains de ses personnages et leur donnait une physionomie ; il combinait aussi avec science et naturel les attitudes… Ce bel artiste possédait le secret de faire à peu de frais un portrait excellent, couvrant à peine sa toile par moment, en n’empâtant que les parties secondaires et laissant aux chairs, à la figure, à la personne morale l’accent essentiel qui rependait sur elle comme la palpitation de la vie. »
D’après Paul Colin (1890-1943) : « La couleur transparente, la sobriété des moyens, la pureté calligraphique du dessin, rien ne lui manque, et il a aussi cette faculté d’analyser sans laquelle le portraitiste n’a pas d’envergure… Grâce à elle (aussi), on classera L. De Winne parmi les initiateurs du grand mouvement de libération qui anima notre peinture vers 1870 car il fut de ceux qui sauvèrent le réalisme de l’imitation servile de la nature. »
De Winne s’installa définitivement à Bruxelles en 1861. Il y mourut près de vingt ans plus tard le 13 mai 1880.
Musées : Anvers, Gand, Bruxelles, Bagnères-de-Bigorre, Lille…