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BRUNE-PAGÈS Aimée

L’aumône de l’invalide

BRUNE-PAGÈS Aimée

(Paris, 1803 – Paris, 1866)

L’aumône de l’invalide

Huile sur toile
Signée en bas à gauche
71 x 58 cm
1834

Expositions :
- Salon de Paris de 1835 sous le numéro 270
- Chatou, Musée Fournaise, « L’âge de raison vu par les peintres au 19ème siècle », 5 mai-4 novembre 2018

Madame Brune, née Aimée Marie Alexandrine Pagès, élève de Meynier, est une des femmes françaises qui se sont le plus illustrées dans les arts que ce soit sous la Restauration, la Monarchie de Juillet ou le Second Empire. Jeune encore, elle obtint plusieurs commandes du gouvernement, et, depuis lors, elle a rarement laissé passer une exposition sans y recueillir de nouveaux succès. Elle exposa au Salon de Paris de 1822 à 1833 sous son nom de demoiselle puis à compter de 1834 jusqu’à sa dernière participation en 1853 sous son nom de femme mariée. Elle obtint diverses médailles aux Salons de Paris et de province dont en particulier une médaille d’or de première classe au Salon de 1841.
On voit de Mme Brune, dans les galeries de Versailles, le Portrait du seigneur de Pontchartrain, exécuté d’après une peinture conservée au château de Beauregard ; le Portrait de Mademoiselle Leclermont d’après Nattier – et celui du Lieutenant général comte Morand – au musée de Troyes, le Vœu, donné par le gouvernement après le Salon de 1837 ; au Musée d’Orléans, une étude de Jeune fille à genoux.
De dix ans son ainé, Aimée Pagès épousa le 24 juillet 1833 Christian Brune (1793 – 1849) qui était également artiste peintre de son état et professeur de dessin à l’École polytechnique. Il est fort probable qu’ils eurent l’occasion de collaborer pour certains de leurs tableaux, elle étant douée pour les personnages, lui plus pour les paysages.
L’artiste s’éteignit à Paris le 11 août 1866 dans sa soixante troisième année.

Musées : Amiens, Bordeaux, Dijon, Eu, Laval, Nîmes, Orléans, Paris (Mus. Carnavalet, Mus. de l’Armée, Mus. du Louvre), Troyes, Versailles…

Une jeune mère portant son dernier né dans les bras tend la main pour solliciter l’aumône auprès du militaire invalide. Ce dernier ne remet la pièce qu’à l’aîné des garçons. Le visage du vieil homme est empreint d’autorité et de compassion. Il semble dire à ce tout jeune garçon que lui revient la charge de sa famille. Seules les quelques déchirures des vêtements et la tristesse des visages évoquent la misère que doivent affronter la mère et ses trois enfants. La dureté de l’existence des personnages est adoucie par la joliesse du paysage et la délicatesse technique de la touche et des subtiles tonalités de verts.
La scène oppose la jeunesse à la vieillesse, la pauvreté à l’infirmité, la famille au célibataire mais sans brutalité aucune. Les personnages se situent dans une clairière arborée.
Vers 1830, le peintre Jeanron propose des images inédites pour dénoncer la misère et le paupérisme grandissant en France. Les révoltes ouvrières se multiplient et la société d’alors commence à prendre conscience des risques encourus par les enfants miséreux, comme l’abandon et le travail dès le plus jeune âge dans les manufactures.
Plus classique, Aimée Brune Pagès reprend les compositions des portraits de famille dans leur jardin qui apparaissent à la fin du 18e siècle.
Bibliographie : « L’âge de raison vu par les peintres au 19ème siècle », Musée Fournaise, Chatou, catalogue de l’exposition du 5 mai au 4 novembre 2018 (p. 76 - 77).

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