BRUNE-PAGÈS Aimée
Le Bravo
BRUNE-PAGÈS Aimée
(Paris, 1803 – Paris, 1866)
Le Bravo
Huile sur toile
Signée en bas à gauche
54 x 46 cm
1832
Exposition : Salon de Paris de 1833 sous le numéro 1829 (comme appartenant à M. de Saint-Martin)
Madame Brune, née Aimée Marie Alexandrine Pagès, élève de Meynier, est une des femmes françaises qui se sont le plus illustrées dans les arts que ce soit sous la Restauration, la Monarchie de Juillet ou le Second Empire. Jeune encore, elle obtint plusieurs commandes du gouvernement, et, depuis lors, elle a rarement laissé passer une exposition sans y recueillir de nouveaux succès. Elle exposa au Salon de Paris de 1822 à 1833 sous son nom de demoiselle puis à compter de 1834 jusqu’à sa dernière participation en 1853 sous son nom de femme mariée. Elle obtint diverses médailles aux Salons de Paris et de province dont en particulier une médaille d’or de première classe au Salon de 1841.
On voit de Mme Brune, dans les galeries de Versailles, le Portrait du seigneur de Pontchartrain, exécuté d’après une peinture conservée au château de Beauregard ; le Portrait de Mademoiselle Leclermont d’après Nattier – et celui du Lieutenant général comte Morand – au musée de Troyes, le Vœu, donné par le gouvernement après le Salon de 1837 ; au Musée d’Orléans, une étude de Jeune fille à genoux.
De dix ans son ainé, Aimée Pagès épousa le 24 juillet 1833 Christian Brune (1793 – 1849) qui était également artiste peintre de son état et professeur de dessin à l’École polytechnique. Il est fort probable qu’ils eurent l’occasion de collaborer pour certains de leurs tableaux, elle étant douée pour les personnages, lui plus pour les paysages.
L’artiste s’éteignit à Paris le 11 août 1866 dans sa soixante troisième année.
Musées : Amiens, Bordeaux, Dijon, Eu, Laval, Nîmes, Orléans, Paris (Mus. Carnavalet, Mus. de l’Armée, Mus. du Louvre), Troyes, Versailles…
Notre tableau prend pour thème Le Bravo, roman écrit par l’auteur américain James Fenimore Cooper (1789-1851). Le Bravo, dont l’intrigue se passe à Venise, dénomme ni plus ni moins qu’un tueur à gage en argot italien. Cette histoire vénitienne, publiée en Anglais pour la première fois en 1831 est aussitôt traduite en français. La scène illustre de manière romantique le moment ou Gelsomina se rend auprès du doge pour le supplier de gracier son amant Jacopo Frontoni.
Ce roman eut un rapide et franc succès comme le démontrent les multiples représentations qui en furent faites en peinture pendant le décennie 1835-1845. L’œuvre d’Aimée Brune-Pagès fut donc la première d’une longue série ou purent également s’illustrer des peintres comme Pierre Perlet, Félix Cottrau, Madame Clément, Mademoiselle Irma Martin, Charlemagne-Oscar Guet.