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ADAN Louis Émile

Une prédication dans l’église de la Bocca della verita, à Rome

ADAN Louis Émile

(Paris, 1839 – Paris, 1937)

Une prédication dans l’église de la Bocca della verita, à Rome

Huile sur toile
Signée en bas à gauche
97 x 130 cm
1867
Expositions :

Salon de Paris de 1867 sous le numéro 5
Salon d’Arras de 1868 sous le numéro 1
Salon d’Amiens, d’après une étiquette sur le dos du cadre



Fils de l’artiste peintre Hippolyte Benjamin Adan (1797-1876), élève de Delaroche, et d’Émilie Delarémanichère (1813-1885), Louis Émile Adan naquit à Paris le 26 mars 1839.

Il commença ses études d’art dans les années 1850 et rentra alors à l’École des Beaux-Arts de Paris où il fut élève de François Picot dès le début des années 1850 et d’Alexandre Cabanel probablement à compter de 1864 ou peu après. Adan fit son premier envoi au Salon de Paris en 1863. Il restera inscrit comme élève de Cabanel dans les livrets jusqu’en 1886. Comme le raconte C.H. Stranahan dans son Histoire de la Peinture Française : « Pas moins de 112 exposants du Salon de 1886 se sont signés ‘Élève de Cabanel’. Ils sont aussi variés dans le style qu’ils sont nombreux, ce qui témoigne de la grandeur de leur professeur en tant que maître : il développe des talents sans en faire des imitateurs serviles ». Les commentaires de Stranahan indiquent également que les camarades de cours d’Adan comprenaient des peintres militaires, orientalistes, des peintres de genre et des naturalistes ; surement un environnement qui a encouragé de vastes discussions esthétiques parmi les jeunes artistes.

Le travail d’Adan dans les années 1860 a embrassé la tradition dominante de l’académisme. En effet, les deux tableaux exposés au Salon de Paris par Adan en 1867 – dont fait partie le nôtre – sont un clair hommage à la peinture académique portée par Ingres, avec chose prémonitoire, une teinte précoce de naturalisme ; nous en reparlerons plus loin. Cet hommage à Ingres, décédé la même année le 14 janvier 1867, était sans doute destiné non seulement à témoigner de l’admiration d’Adan pour le maître, mais aussi de son aspiration à perpétuer la tradition qu’Ingres représentait.

A compter du milieu des années 1870, alors que la France commençait à se reconstruire après la ruine de la guerre franco-prussienne, Adan semble se concentrer de plus en plus sur les scènes de la vie quotidienne, chose que l’on présentait déjà dans notre tableau de 1867. Il en a été récompensé en 1875 par une troisième médaille au Salon de Paris. C’est également dans cette période qu’il se confronta à son unique grand décor connut de sa main à ce jour : il s’agit de la composition religieuse monumentale représentant la Trinité en gloire qu’il réalisa en 1870 pour le chœur de l’église Saint-Pierre-Saint-Paul de Courbevoie. Le tout y fut implanté en 1892.

Dans les années 1880-1890, Adan tint atelier au 75 rue de Courcelles, ce qui laisse présager qu’il était alors bien établi. Il se concentra durant cette décade sur une peinture naturaliste avec bon nombre de scènes rurales au thème agraire. Il fut là encore bien récompensé : deuxième médaille en 1882 et médaille d’or en 1889 au Salon de Paris et reçut régulièrement une critique favorable. Au milieu des années 1880, Adan était activement engagé dans le mouvement naturaliste ou il a été regroupé avec Jules Breton, Léon Lhermitte et Jules Bastien-Lepage dans l’ouvrage de Stranahan. Plus récemment, Adan a été inclus dans une exposition florentine en 2004 sur le naturalisme et le symbolisme, toujours en compagnie de Léon Lhermitte.

A côté de sa production de tableaux, ADAN fut un excellent aquarelliste et eut l’occasion d’illustrer également dans les années 1880 plusieurs ouvrages tels que les Œuvres complètes d’Alphonse Daudet ou encore Un cœur simple de Gustave Flaubert pour les plus connus.

Sa réputation de peintre distingué et collectionné, en particulier en France et aux États-Unis – le collectionneur Charles Warren Cram acheta plusieurs de ses tableaux exposés aux Salon de Paris de 1889, a été reconnue en 1892 lorsqu’il fut élevé au grade de chevalier de la Légion d’honneur et admis en 1900 à siéger au jury du Salon et du Salon des Artistes Français.

Les dernières décennies de la vie d’Adan sont curieusement obscures. Son travail a été inclus dans l’Exposition Internationales Panama-Pacifique à San Francisco en 1915 ; puis à nouveau dans une exposition au Toledo Museum of Art dans l’Ohio.

Il continua à exposer annuellement au Salon de Paris jusqu’à sa mort en 1937.



Bibliographie :

H. Stranahan, A History of French Painting from Its Earliest to its Latest Practice, including an Account of the French Academy of Painting, its Salons Schools of Instruction and Regulations (New York: Charles Scribner’s Sons, 1888) 401.
H. Stranahan, A History of French Painting from Its Earliest to its Latest Practice, including an Account of the French Academy of Painting, its Salons Schools of Instruction and Regulations (New York: Charles Scribner’s Sons, 1888) 479. L’exposition italienne s’est déroulée à la Galleria Vetrina (Florence) en 2004. Voir le catalogue de l’exposition réalisé par Marco Fagioli et Francesca Marini, Descrivere o Narrare: Disegni Francesi tra Naturalismo



Musées : Macon, Agen, Pau, Alençon, Lyon, Mulhouse, Rouen, Nice, Péronne, Nantes, Pfister Art Collection (Milwaukee), Widener University Art Gallery (Chester – Pennsylvanie)…





Concernant le lieu représenté, il s’agit de la basilique mineure de Rome connue sous le nom de Santa Maria in Cosmedin située dans la partie Sud du centre historique de Rome, à proximité du Tibre. Il s’agit d’une église très ancienne construite au VIème siècle sur les vestiges du temple d’Hercule dans le Forum Boarium. L’église pris le nom de Schola Graeca au VIIème siècle suite à l’installation d’une communauté de moines grecs. Ils participèrent d’ailleurs à sa décoration sous le pape Adrien Ier. En hommage à son aspect elle porte aujourd’hui le nom de « Cosmedin », issu du grec « Kosmidion » qui signifierait « ornée ».

C’est à partir de 1971 que le pape Paul VI a donné cette basilique mineure à l’Église grecque-catholique melkite comme lieu de culte à Rome.

Sur le plan architectural, il est a noté un remarquable pavement médiéval provenant de l’ancienne basilique Saint-Pierre. Dans le péristyle, à l’entrée, se trouve la célèbre Bocca della Verità.

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